Un bain au clair de lune [PV Âsa]

Date exacte : 12 Juin
Heure : 22h03
Météo : Ciel dégagé, temps chaudement humide.

Cela ne faisait que peu de temps que j'avais été transféré dans cet établissement, qui n'avait d'ailleurs rien d'une académie ordinaire. Un air un peu... Magique flottait constamment tout autour de moi, et je pouvais même le sentir sous mes pieds. J'avais déjà été transféré dans une chambre, mais je n'avais pas de compagnons. En fait, à ma drôle de surprise en arrivant, je n'étais que le seul garçon. J'avais eu le temps d'explorer un peu les environs, mais il y avait bien une chose que je n'avais pas encore faite, j'avais gardé le meilleur pour la fin, bien entendu, c'était d'aller prendre un bain dans ce fameux rotenburo dont tout le monde parlait. J'étais probablement le seul crétin à ne pas encore avoir purifié mon corps de cette eau thermale. J'étais d'abord passé dans ma chambre, histoire de me préparer, de me mettre en maillot, de prendre une serviette... Ce que j'avais d'ailleurs fais en plus longtemps que prévu puisque le soleil s'était déjà couché.

Je m'étais brossé les dents, tiré mes cheveux ébène longs et ondulés en arrière, je n'avais pas envie de les mouiller, et mon visage pourrait alors mieux ressentir la douce brume s'échappant de l'eau chaude. J'avais un simple maillot short de couleur jaune décoré de spirales oranges et marrons, m'arrivant au niveau des genoux. J'avais posé ma petite serviette blanche sur un banc, avec ma bassine contenant mon shampoing, mon gel de douche, mon gant, ainsi que mon parfum.

J'étais délicatement entré dans cette eau chaude pour ne pas me brûler. Je pouvais sentir sous mes pieds des pierres lisses à la même température que le liquide qui se baladait entre mes membres. Assis et appuyé contre le rebord de pierre rouge, je levais les yeux vers le ciel, pour contempler cette belle lune. Ce mois-ci était sous l’influence de l'Inu de l'eau, et pourtant c'était la lune qui resplendissait ce soir là. Peut-être était-elle amoureuse, ces temps ci. J'étais un peu perdu dans mes pensées, en regardant le ciel, que je n'avais pas remarqué la présence d'une autre venue.

Je fis quelques pas hésitants dans le couloir, puis, ne voyant rien venir, je me mis à prendre une allure normale pour sortir de l'école. Je ne savais pas trop si on avait le droit de sortir le soir, parce que dans les films, c'était pas toujours le cas, et que je n'avais pas encore lu le règlement. Je sais, d'habitude, c'est la première chose à faire lorsqu'on entre dans un nouvel établissement, et bla bla bla ... Mais je n'avais pas eu le temps. J'avais déposé mes affaires, rangé un peu le bazar qui s'était accumulé sur mon lit en une vingtaine de minutes, puis j'étais sortie visiter l'île. Le vent n'avait pas cessé de jouer dans mes cheveux, comme si il m'incitait à l'utiliser. J'avais bien compris que le vent était mon ami, maintenant, mais tout de même, cela ne lui donnait pas tout les droits.

Puis j'étais retournée dans ma chambre, satisfaite de mon exploration. J'avais dormi un moment, puis je m'étais réveillée tard le soir. Il faisait déjà nuit ... Mais je n'avais plus sommeil. C'est pour cela que je me suis décidée à aller aux sources chaudes. J'en avais vu, mais je n'avais pas eu les accessoires adaptés pour m'y rendre à ce moment-là.
J'avais donc vidé ma valise, pour trouver mon bikini. Il était joli, avec ses fleurs bleues et blanches. En fait, j'avais toute une collection de maillots de bain, mais celui-ci étant mon préféré, j'avais jugé utile de le prendre plutôt qu'un autre. J'attrapai ensuite mon gel douche, mon shampooing et des huiles essentielles, que je mis dans mon sac pour les avoir à porté de main. Puis je me suis enveloppée dans ma serviette, avec pour objectif l'eau bien chaude du rotenburo.

Après quelques minutes de marche, j'y étais. J'attachais mes longs cheveux en un chignon négligé, puis posais mes affaires par terre, avant d'entrer dans l'eau, doucement. L'eau brûlait la plante de mes pieds, mais je continuais à avancer, savourant la sensation de mon corps réchauffé par l'onde. Lorsque l'eau m'arriva au bassin, je me mis à nager un peu, puis à me mettre sous l'eau en position foetale. J'avais toujours trouvé cela très amusant. Retenir ma respiration le plus longtemps possible avait été un jeu que j'avais beaucoup aimé, plus jeune.
Je finis par revenir à la surface, et aperçut quelqu'un pas très loin. Je nageais jusqu'à arriver à sa hauteur. Je sortais juste ma tête, pour ne pas que mon corps se refroidisse au contact de l'eau.

Je n'osais pas vraiment adresser les premiers mots, en général. Je préférais attendre que l'on me parle avant de répondre. J'hésitais encore un instant, puis je me suis lancée, finalement.

- Salut. J'm'appelle Âsa.

Ça suffirait ... Oui, pour l'instant, ça suffirait. A lui de voir s'il voulait continuer la conversation ou non. De toutes façons, je n'avais besoin de personne. Mais si il acceptait de m'adresser la parole, ce serait pas mal non plus ...

C'était une jeune fille, qui ne devait pas avoir très loin de mon âge. Sa chevelure, malgré le fait qu'elle soit attachée, était longue, longue... Ondulée et très claire. Je n'avais trop su comment réagir à l'approche de la jeune fille aux yeux dorés. J'avais à peine eu le temps de remarquer sa présence qu'elle m'avait déjà abordé. ... Âsa ? C'était un bien joli nom. J'avais, dans un premier temps, fais mine de ne pas l'avoir vue, étant tout d'abord gêné par notre tenue, mais également par le fait qu'encore personne ne m'avait abordé de la sorte. Son regard avait l'air à la fois indécis et insistant, je n'avais pas pu résister à mon envie d'aller vers les gens. J'avais ravalé ma salive, et tourné mon regard vers elle, avec un petit sourire forcé.

- Moi c'est Thake. Désolé de ma surprise, je n'avais pas pensé que ces bains étaient mixtes.

Il est vrai que lorsque j'étais entré dans cette eau chaude, loin de moi était l'idée que ce bain était mixte, mais maintenant que j'y pensais, il n'était mentionné nul part que deux rotenburo étaient disponibles. J'avais plié les genoux et de mes bras serrés contre moi, cachant mon nez au creux de ceux-ci. Je n'osais pas vraiment engager la conversation n'ayant pas l'habitude de ce genre de situation. J'avais encore une fois levé le visage vers le ciel pour dévorer la lune du regard. Oui, ceci pourrait faire un sujet de conversation parfait, après tout, le paysage était un sujet de conversation plutôt courant. J'avais à nouveau regardé ma compagne que je connaissais à peine, et je lui souriais radieusement.

- Le ciel est particulièrement beau ce soir, tu ne trouves pas ?

Ses yeux, tous comme les étoiles, luisaient dans la sombre lumière que procurait le rotenburo. De la vapeur chaude s'éparpillait un peu partout autour de nous, cachant plus ou moins son visage. Mais mon regard l'avait tellement absorbée un espace de temps que malgré cette brume humide, j'avais pu distinctement la voir, mieux que la première fois. Mon cœur s'était mis à battre, j'avais vite fais de détourner une nouvelle fois les yeux.

Il m'avait regardé, l'air gêné. Et bien ? Il n'avait jamais vu une fille en maillot de bain ? Cela me fit sourire. Je voyais son regard se détourner de moi, malgré la vapeur qui nous enveloppaient et nous séparaient, presque visuellement. Il me donna son nom. Thake. J'aimais beaucoup. Son nom sonnait très différemment du mien, mais ce n'était pas si grave, ce n'était qu'un nom. Il s'excusa ensuite pour sa surprise. C'est vrai que de mon côté non plus, je n'avais pas imaginé que les bains puissent être mixtes ... Mais bon, cela était ainsi, et je ne m'en plaindrai pas. J'aimais beaucoup avoir un peu de compagnie. Il se recroquevilla sur lui-même, levant son regard au ciel. Il sourit à nouveau, moins gêné, plus joyeux. Me posa une question.

- Oui, aujourd'hui, c'est vrai.

En effet, la Lune brillait avec une force incroyable, éclipsant presque les étoiles autour. Pas un nuage ne perturbait ce joli paysage céleste. J'avais l'impression de devoir dire quelque chose, mais aucun mot ne venait, malgré ma recherche active et mon cerveau en surchauffe. Je replongeais mon visage dans l'eau, parce qu'il s'était considérablement refroidi. Le vent avait beau n'être qu'une bise légère, cela faisait quand même frissonner par la différence de température.

- Je ... hum ... Tu es en quelle année ?

C'avait été la seule question qui m'était venue, et je l'avais posé en hésitant, en bafouillant. Les cours. Aucun rapport avec la lune, donc, mais c'était un autre sujet de conversation. Rah, l'école. Je me demandais bien pourquoi je parlais de ça, tout de même. Enfin, c'est pas le sujet le plus intéressant du monde ...

Je jettai un regard vers Thake, histoire de mieux l'observer. Il était mignon. Plus grand que moi, mais ça, ce n'était pas bien difficile. Il n'y avait pas de quoi se vanter face à une fille d'un mètre cinquante. Entre deux nuages de vapeur, j'arrivais à voir ses yeux. Jolis. Entre le vert et le brun. J'avais beau avoir des yeux dorés, les siens n'étaient pas non plus quelque chose que j'avais l'habitude de voir.

La situation dans laquelle nous étions était assez ironique, en fait. On ne se connaissait pas, et on avait l'air tout les deux aussi gêné qu'un couple qui doit faire son premier baiser. De plus, l'ambiance générale du paysage n'arrangeait rien à ça, sous la lune, et dans un bain chaud en plus... Mais Âsa m'avait demandé en quelle année j'étais. Oui, l'école, c'était un excellent sujet de conversation, il n'était pas gênant, et relativement libre. Ma timidité était partie, il fallait que je fasse bonne impression, après tout, et puis niveau scolaire, j'étais sans aucun doute le meilleur.

- Oh moi, je suis en troisième année, lycéen, comme tu as surement dû le voir. Mais je n'ai eu aucune difficulté à atteindre ce niveau.

Et voilà, ma prétention était revenue, et je ne pensais plus à la timidité dont j'avais fais part à la première approche. Même en aimant la solitude, je voulais des amis avec qui parler, et certainement me trouver une copine à qui je pourrais confier mes maux.

- Et toi ? Et tu dois aussi faire parti d'un club ? En ce qui me concerne, je suis dans celui des "affamés". C'est un drôle de nom, mais sympathique. J'adore tout ce qui est culinaire, ça fait un peu fille, mais je m'en fou, j'aime me goinfrer, et cuisiner.

Je m'emportais dans mes paroles sans même laisser parler ma compagne. Des gestes commençaient à accompagner mes mots, et mon sourire revenait peu à peu naturellement. Je parlais, je parlais, mais je n'avais pas laissé une seconde de répit à la jeune fille en face de moi. En fait, je ne savais même pas si ce que je racontais l’intéressait. Je m'étais doucement reposé, pour revenir au calme. Après tout, elle avait peut-être envie de me raconter des choses elle aussi, ou peut-être qu'elle allait partir dans sa chambre, il était tard après tout. Mais je ne cachais pas que cette compagnie me faisait du bien, de parler à quelqu'un, cela me permettait de m'évader un peu. Je la regardais, si on ne pouvait pas appeler ça dévorer du regard. Je ne savais ce qu'était cette sensation de vouloir lui parler encore et encore. J'en avais besoin, mon esprit appelait "à l'aide" , cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas parlé à quelqu'un de sa sorte.

- Excuse moi je me suis emporté. Merci de m'avoir écouté.

L'eau chaude faisait tourner ma tête. Je n'avais pas l'habitude d'être immergée à une telle température. Je me relevais donc, laissant le vent attaquer la partie supérieure de mon corps. Thake me répondit rapidement. Je tiquai, lorsqu'il dit qu'il n'avait eu aucune difficulté à arriver à ce niveau. Vraiment ? Un léger sourire sarcastique se dessina sur mon visage, je le savais, je le sentais. Moi non plus, je n'avais eu aucune difficulté à arriver où j'en étais, mais ça, c'était parce que j'étais la meilleure. Il me retourna la question, mais ne me laissa pas le temps de lui répondre.

Et bien ... Où était passée la timidité dont il avait fait preuve quelques secondes auparavant ? Et il parlait, parlait, parlait ... Et je l'écoutais, ouvrant grand mes oreilles. Il était dans le groupes des « affamés » parce qu'il aimait bien manger et cuisiner. Il souriait. Sa façon de me regarder me troubla un peu, quelques secondes seulement. Mais je me suis vite ressaisie. Je croisais mes bras, en préparant d'avance mes réponses, pour avoir l'air spontanée, pour une fois. Lorsqu'il s'excusa, je ne pus m'empêcher de laisser un petit rire fuser de mes lèvres.

- Ce n'est pas très grave ... Hum, sinon, je suis également une lycéenne de troisième année. Mais je suis dans le club des artistes. Pour plusieurs raisons ... J'aime beaucoup la musique, je fais du piano et du chant, et puis j'adore la peinture et la photographie ! Ce que je préfère dans la photographie, c'est la macro ! Et dans la musique, je sais pas. J'aime bien ça, c'est tout, j'ai l'impression de vivre dedans depuis toute petite et puis ... Oh, je m'emporte aussi.

Je baissai le regard, un petit sourire timide aux lèvres. J'avais laissé ma fausse spontanéité se diriger vers une autre, plus réelle. Quand je me mettais à parler de mes passions, ça pouvait durer un moment ... Je relevais mon visage, laissant mon sourire se balader sur mon visage. Je me rendis compte que des mèches commençaient à s'échapper de mon chignon, se collant à mon corps à cause de l'humidité. Je les dégageai rapidement de mes épaules avant de me tourner à nouveau vers le jeune homme.

- J'aurais une question ... Si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr ... Pourquoi être venu ici à la tombée de la nuit ?

Oui, c'était exactement ce que j'avais fait, en effet. Mais j'avais passé toute la journée à visiter l'école. Et comme les bains chauds sont parfaits pour se relaxer, j'avais eu l'idée de venir ici. C'était peut-être la même raison pour lui. Mais à vrai dire, j'avais surtout posé cette question pour éviter qu'un silence ne se dépose. Je n'aimais pas vraiment parler, mais j'aimais encore moins les silences pesants.

Je pensais que la jeune demoiselle devant moi n'aimait pas trop parler, peut-être par timidité, ou par je-m'en-foutisme, ou je ne sais quelle autre raison, mais wouah, qu'elle fut ma surprise lorsqu'elle s'emporta elle aussi, et me déballa toute sa passion pour l'art, mon cœur en avait même eu des palpitations. Mais j'avais bien remarqué son gêne lorsqu'elle baissa les yeux après avoir elle même remarqué que ses paroles se prolongeaient.

Ses cheveux s'étaient détachés.. Elle était particulièrement jolie. J'aimais cette ambiance à la fois légère et presque complice, bien qu'on ne se connaisse pas, qui commençait à s'installer entre nous. Elle m'avait posé une question, mais je n'avais pas bien pris la peine d'y répondre, l'avoir vue si ambitieuse dans ses paroles avait changé quelque chose. Je la fixais, et je m'étais mis à rire à cœur joie, sans raison particulière, même quelques larmes de bien être avaient discrètement coulées sur mon visage. Je les avais vites essuyées, et je lui expliquait.

- Désolé, je n'ai pas pour habitude de parler aux gens comme ça, et de voir quelqu'un comme ça c'est ...

Je n'avais pas réussis à finir ma phrase, il y avait comme une boule dans mon estomac, à la fois douloureuse et agréable. Je la dévorais de plus en plus du regard, mais je savais que ce sentiment arrivait souvent lorsqu'une fille me plaisait : mon cœur palpitait, et je voulais, j'étais possessif, et tout autour de moi disparaissait. Mais j'avais essayé de me contrôler, cette fois ci. Je m'étais ré adossé contre le rebord du bain, et je regardais vers le ciel, et cette-fois-ci, j'allais répondre à sa dernière question.

- Pourquoi je viens ici et maintenant ? Je ne sais pas trop, j'avais besoin de souffler, de me détendre, et d'oublier je suppose, je n'aime pas trop la compagnie, généralement.

Je savais pertinemment que la compagnie était ce que je voulais le plus, mais c'était plutôt que je me sentais trop mal à l'aise en présence d'un groupe qui ne me prête pas une grande attention. Je venais de remarquer la bourde que j'avais faite en disant ça. Je m'étais relevé et je lui parlais, un peu paniqué et secouant les main d'une façon assez pitoyable. J'étais moi même gêné.

- Mais ne crois pas que ta présence me dérange hein, au contraire, tu es jolie et gentille, puis tu sens bon et..

Et j'étais fichu, je m'étais encore dévoilé. Saleté de cœur battant, c'était bien là un des seuls défauts que j'arrivais à me trouver. Je m'étais refermé sur moi même, le bas du visage dans l'eau, le regard vers le sol, marmonnant un "Désolé" qu'elle n'avait surement pu traduire par "blblprbl" , un bruit fade de quelques bulles d'air qui éclataient.

Après une légère hésitation, je lui avais demandé ce qu'il faisait ici si tard. C'était une jolie rencontre, et je ne voulais pas que le silence s'impose. Thake me fixait, sans répondre. Je baissais un peu la tête, par gêne. Je n'avais pas tellement l'habitude qu'on me regarde comme ça ... Puis il se mit à rire, et mes yeux cherchèrent son regard. J'étais assez surprise, en fait. Je n'aurais pas imaginé qu'il puisse rire ainsi, d'un coup. Peut-être parce que cela ne m'arrivait pas. Il est vrai que j'avais toujours eu du mal à comprendre ce que je ne faisais pas. Il s'expliqua, arrêtant sa phrase avant la fin. « Quelqu'un comme ça » ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Et c'est ... Quoi ? J'avais envie de demander, de poser ces questions là, mais, pour une raison ou une autre, je me taisais.

Il se ré-adossa au bord, et je partis à côté de lui, mais sortant de l'eau, de façon à m'assoir sur l'espèce de muret. Puis il répondit à ma question. Souffler, se détendre, oublier. Lorsqu'il me dit qu'il n'aimait pas la compagnie, je ne tiquais pas tout de suite. Ce ne fut que lorsqu'il se releva, en faisant plein de gestes, que je compris que j'aurais peut-être dû me sentir visée. Enfin, non, je n'en aurais pas eu besoin. Jolie, gentille, je sentais bon ?

Mon visage avait dû rougir subitement. Ce n'était pas que ... Enfin, si, quoiqu'on en dise, les filles aiment toujours les compliments, même quand elles disent le contraire. Je détournais le regard, enfouissant mon visage dans mes mains. Mais mes lèvres s'étaient étirées sur un fin sourire. Il s'était replongé dans l'eau, et je ne compris pas vraiment ce qu'il dit. Quand les mots se forment sous l'eau, ils reviennent généralement sous forme de bulles, sans aucun rapport avec ce qui s'est dit à l'origine ... Un peu calmée, le visage moins rouge, je consentis finalement à retirer mes mains de mon visage.

- Je ... euh ... merci.

Que dire de plus ? Je n'en avais aucune idée. Par contre, le vent me donnait froid, un peu. Je remontais, me dirigeant vers ma serviette, et m'enveloppai dedans, avant de revenir m'asseoir au bord du rotenburo comme quelques instants plus tôt. Pendant ces quelques secondes, j'avais pris le temps de réfléchir un peu à ce que Thake m'avait dit. Assise, les pieds dans l'eau, je le regardais.

- Toi, tu es mignon.

Phrase appuyée par un grand sourire, qui pour une fois n'avait rien de faux ni de forcé. Plusieurs fois, j'avais eu à repousser des garçons. Ils étaient carrément lourds. Mais lui ... c'était différent. Il était vraiment mignon, dans ses façons de parler, dans ses façons d'agir. Les questions du début me trottaient toujours dans la tête, et je n'aimais pas ne pas avoir de réponses. Aussi, sans aucun rapport avec ma précédente phrase, je commençais.

- Ça veut dire quoi « quelqu'un comme ça » ? Et c'est quoi ?

Parfois, la curiosité est un vilain défaut. Mais j'aimais savoir, alors, à part ça, plus rien ne comptait.

Et là, c'était ce qu'il ne fallait pas me dire, que j'étais mignon, le meilleur moyen de me faire prendre la tête et d'oublier mon respect envers les filles, mais de laisser place à mon égocentrisme, et à ma passion pour elles ... Je savais très bien que si elle se laissait faire, ça allait seulement être l'histoire d'une soirée d'été, et que j'allais finir par oublier et m'emballer pour une autre, comme toutes les autres fois. Je n'avais plus l'esprit à réfléchir, et puis je voyais bien en elle que je lui plaisait, oui, je pouvais tout voir, c'était ma supériorité qui me le montrait.

Mon coeur palpitait lorsque je croisais son regard rempli d'innocence et d'or. J'avais totalement changé d'attitude.. Enfin, ça au moins ça ne changeait pas, je faisais que ça depuis le début de notre conversation, un coup j'étais timide, un coup j'étais emballé, un coup j'étais fier, et un coup j'étais ... Impulsif. Chacune de ses paroles allaient entraîner chacun de mes gestes.

Ma jolie compagne était assise sur le bord du muret à l'extérieur, entourée de sa serviette qui mettaient ses formes en valeur. Je m'était glissé en face de ses jambe, lui attrapant délicatement le mollet, dispersant ça et là de tendres baisés de la pointe de ses orteils jusqu'à ses genoux. Mon coeur battait, je la voulais, et j'étais persuadé que je pourrais l'avoir. J'avais posé mes mains sur le sol, avançant mon buste vers elle, ce qui la fit s'allonger un peu plus sur le sol. De ma main gauche je passais doucement mon indexe sur sa joue. Elle était fragile, une poupée de porcelaine, et je ne voulais en aucun cas lui faire mal. Ma voix était posée et sérieuse.

- Quelqu'un de passionnant et d'irrésistible, comme toi, Âsa ...

Je ne savais pas du tout comment elle allait réagir, mais j'essayais quand même, après tout, rien ne m'en empêchait...

Je m'étais avancée, un peu, curieuse de savoir ce qu'il sous-entendait. Ce qui suivit me surprit tellement que, sur le coup, je l'avais laissé faire. Il s'était rapproché, avait attrapé ma jambe et avait déposé des baisers ici et là, de mon genou à mes orteils. Et il s'avança, encore, tandis que moi, je reculais, me plaquant moi-même au sol. Il passa son index sur ma joue, et à vrai dire, je n'osais plus bouger. Ce genre de situation ne m'était jamais arrivé. Lorsque j'entendis sa voix, pour une raison ou une autre, mon cerveau se remit à fonctionner correctement. Mais le mot sortit de lui-même, sans que je ne fasse rien pour l'empêcher, cela dit.

- A ... Arrête.

Bégaiement. OK ! Roh la honte. Mais bon ... J'avais avancé ma main devant moi, comme lorsqu'on demande à quelqu'un de s'arrêter, puis me dégageai rapidement. Mon a priri positif sur ce garçon venait sensiblement de changer. Le problème, c'est que j'avais voulu me relever et sortir de l'eau bien trop vite, et du coup, j'avais glissé ... Plouf dans l'eau. Avec ma serviette. Mais le problème présent, c'est que je n'avais pas prévu le coup, que j'avais voulu crier et que j'avais inspiré plein d'eau. La surprise m'empêcha un moment de remonter à la surface, ma serviette se plaça juste au-dessus de ma tête. Après la noyde, l'étouffement. J'arrachais ma serviette de ma tête d'un mouvement rageur et la balançait plus loin. Genre, sur Thake.

Tout s'était passé très vite. Et j'avais très honte. Premièrement parce que je m'étais ridiculisé, totalement. Deux, parce que j'avais laissé mon énervement me submerger et que j'avais balancé ma serviette sans faire attention. Mes cheveux étaient totalement décoiffés, et se collaient allègrement à mon visage, mes épaules, mes côtes ... Si j'avais eu le pouvoir de disparaître comme je le voulais, c'est ce que j'aurais fait, sans hésiter.

Mais comme je n'avais pas ce pouvoir, je décidais de quitter le rotenburo pour ne pas me ridiculiser encore plus. Je grimpais sur le bord, récupérai ma trousse de toilette. Je n'osais pas aller récupérer ma serviette. J'en aurai sûrement l'occasion plus tard. Je me dirigeai vers les bâtiments, mais lentement. Après tout, je n'étais pas vraiment pressée de quitter cet endroit. J'aurai même voulu y rester, cependant ma réflexion m'avait fait signe qu'il fallait mieux que je rentre. Je m'arrêtai, me tournant vers Thake, me demandant un instant comment il avait pu réagir face à tout ça. Mais j'étais trop loin pour discerner les expressions de son visage. La vapeur le cachait, et je ne distinguais plus qu'une forme vague, un peu plus loin.

Elle s'en allait. Âsa s'en allait, et elle me laissait derrière elle. Tout s'était passé si vite après qu'elle m'ai repoussé. Elle était tombée dans l'eau, et ses cheveux lui coulaient sur le visage, elle était tellement belle à ce moment, ses pomettes rougissantes à la foi de honte, et surement à cause de la chaleur aussi, son visage énervé et gêné, tout ça chez elle était magnifique. J'étais encore une fois tombé amoureux, et je regardais sa fine silhouette s'en aller sur ses jolis déhanchés. J'étais resté assis dans l'eau, accoudé sur le rebord de pierre, rêvassant et regardant l'ange s'envoler. J'avais senti quelque chose me chatouiller le pied. C'était sa serviette qu'elle avait laissé tomber... Il fallait que je la lui ramène. Mais que faire, elle m'en voulait sûrement à ce moment là, m'en vouloir de mon attitude de bête sauvage dont les hormones travaillent. Mais quoi ? Je ne voulais pas être ce genre de type, j'y pouvais rien.

Une brise passa, me donnant froid, et je m'étais caché sous l'eau. Je pouvais sentir la terre se moquer de moi, quelle honte, si même le sol pouvait rire, saleté d'affinité, on touche toujours le sol, du coup pas moyen de lui échaper. Mais peut-être qu'après tout je devais aller lui parler, même si ce n'était pas pour me faire pardonner, au moins pour lui rendre sa serviette. Sans trop me contrôler, j'étais sorti de l'eau et j'avais courru vers elle, lui attrapant la main, et la stoppant. Je regardais sa chevelure de dos. Que pouvait-elle bien penser à ce moment là ? Je ne pouvais même pas voir ses yeux. Je m'appretais à m'élancer dans un discours, mais manque de chance, mon pied avait glissé, entrainant tout mon corps dans la foulée. Je m'étais retrouvé écrasé sur le sol, le genoux bien entaillé, le sans coulant presque à flots. Mais j'avais fais mine de ne pas avoir mal, même si l'envie de crier de douleur prenait mon esprit. Ce n'était pas mon jour de chance, et aujourd'hui, j'avais été le pire des boulets qui existe. Je m'étais relevé tant bien que mal, en regardant le sol.

- T.. Ta serviette... Tu allais l'oublier.

Je m'étais arrêtée et m'étais tournée vers l'endroit où se tenait toujours le jeune homme. J'esquissais une moue boudeuse, puis repartit aussitôt, plus vite. Non mais. On a pas d'idées d'agresser une jeune fille comme cela. Même si ça ne m'avait pas vraiment déplu, mais plus affolée. Je n'étais pas préparée à ça. Je soupirai, et un souffle de vent chaud vint caresser mon corps, déranger mes cheveux encore décoiffés. Ma trousse de toilettes sous le bras, je tâchais de refaire mon chignon.

Puis j'entendis des pas dans mon dos, qui se rapprochait à vive allure. Je ne me retournerai pas. Il attrapa ma main, et je laissai tomber ma trousse de toilette. Je ne me tournai pas vers lui, je n'osais pas. Je n'avais rien à me reprocher, mais ... En attendant ce qu'il voulait me dire, je replaçai machinalement les mèches qui tombaient devant mon visage. Mais un mouvement brutal me fit changer d'avis brusquement. Instinctivement, j'avais bougé pour voir les dégâts causés par l'impact. Thake était par terre, les deux genous éraflés, le sang perlant sur ses jambes. Alors que je m'étais précipité sur ma trousse de toilette pour y trouver de quoi le soigner, ce qu'il dut prendre pour une envie de m'éloigner, il me dit simplement que j'avais oublié ma serviette.

- Idiot, au lieu de dire ça, tu devrais plutôt la coller sur tes blessures !

Et joignant le geste à la parole, c'est ce que je fis. A genoux devant lui, je m'occupai de ses saignements. Il aurait pu être la personne la plus détestable de ce monde que j'aurais fait la même chose. Même à mon pire ennemi, je ne souhaitait pas qu'il connaisses les affres des infections. Une fois le sang épongé, je me relevais, des bandes de sparadrap en main.

- Tu devrais mettre ça sur tes genoux, les pansements seraient trop petits.

Je lui lançais le rouleau de sparadrap, récupérant une serviette pleine de sang. Je soupirai. Le sang ne partait pas facilement, et il allait falloir que je commence à la nettoyer avant même de la mettre dans une machine à laver. Puis je me retournai vers lui, mettant ma serviette en évidence pour qu'il comprenne les mots qui suivaient.

- Euh ... merci de me l'avoir ramenée ...

J'avais fait quelques pas en arrière, pour m'éloigner de lui. Je n'étais pas effrayée ou quoi que ce soit, mais, de toutes façons, je n'aimais pas vraiment qu'on entre dans ma sphère. Je me mis à ramasser les divers objets qui s'étaient éparpillés lorsque ma trousse était tombée, replaçant des mèches vagabondes toutes les deux minutes, évitant soigneusement de regarder Thake.

Je ne m'attendais pas à cette réaction de sa part... Enfin, je ne savais pas, en fait. Je ne pensais pas qu'elle allait se préoccuper de mon genoux, mais je ne pensais pas non plus autre chose. Je n'attendais rien de particulier, a vrai dire, si ce n'était son pardon... La jolie fille aux cheveux argentés m'avait lancé du sparadraps pour que je puisse stopper le sang de couler, et avait récupéré sa serviette maintenant complètement tâchée de sang. J'étais gêné, c'était de ma faute. J'avais attrapé le sparadraps avec de bons réflexes, et j'essayais de me le mettre sur mes blessures, en vains. Je n'avais jamais pansé, ni même soigné quelqu'un. Je galérais déjà, rien qu'en essayant tant bien que mal de le couper. C'était peine perdue, et puis, à ce moment là, il est clair que je pensais à autre chose que mes genoux. Je n'avais finalement rien soigné du tout, des bouts de scotch à droite à gauche qui ne tenaient même pas non seulement a cause de leur pitoyable disposition mais aussi à cause de la vapeur d'eau chaude qui avait fait fondre la colle de celui-ci. Je lui avais tendu ses soins a bout de bras, et j'avais la tête vers le sol.

- Excuse moi, je ne sais pas ce qu'il m'a pris je... Je n'ai pas l'habitude...

L'habitude ? Quelle habitude ? Celle d'être seul en présence d'une fille, surtout dans ces conditions, et avec une si jolie demoiselle en ma compagnie. Comme toutes les autres fois, je pensais que j'étais amoureux, je pensais qu'elle était faite pour moi, mais là, quelque chose était différent, je ne savais pas si j'avais tord ou raison de penser ça. Je n'étais persuadé de rien. Je bafouais mes mots, et je parlais d'une toute petite voix, je tentais timidement de lui dire qu'elle me plaisait énormément, mais cette fois non plus, elle n'avait pas du comprendre grand chose. C'était ma première rencontre, et je ne savais même pas si elle avait un copain, ni si mes émotions et sentiments étaient de passage.

Le sang sur mes genoux coulait encore, mais un peu moins. Je ne m'étais jamais soigné en cas de blessure, le mieux, c'était de laisser sécher à l'air libre, une plaie sous un pansement, ça a tendance à pourrir. D'ailleurs, je n'avais pas fait tarder de lui expliquer mon point de vue.

- Pour mes blessures, ça se soignera seul...

Je m'étais retourné pour aller chercher mes affaires que j'avais laissé sur un banc près du bain, et j'étais revenu, passant à côté d'elle, toujours le visage lustrant le sol. Je m'étais arrêté un instant, et toujours de la même voix timide :

- Au revoir...

Qu'allait-elle penser de moi ? Pour l'instant, je m'en allais, et j'espérais une quelconque réaction de sa part.

Il s'excusa mais je ne voulais pas le regarder. Pour moi il était clair que je ne devais pas rester ici, avec lui si proche. Rien que repenser à ce qu'il avait fait quelques minutes plus tôt suffisait à me faire frissonner. Pourtant, je l'avais aidé, alors que j'aurai pu le laisser là, retirer ma main de la sienne et m'enfuir en courant. Je ne l'avais pas fait. Et je ne savais pas pourquoi. Cette interrogation me trottait dans la tête. Pourquoi l'avais-je laissé me suivre, me toucher ? Il n'avait pas l'habitude. L'habitude de quoi ? De toutes façons, peu importait, ça me faisait une belle jambe, tiens. Je n'avais pas non plus l'habitude d'être « attaquée » ainsi. Ayant fini de ramasser mes affaires, je me relevais, refermant ma trousse de toilette.

C'est à ce moment là que j'ai entendu ses balbutiements. Il me parlait ? Depuis combien de temps ? Ou alors, il se parlait à lui-même. Cela m'arrivait quelques fois, quand je ne savais pas comment agir, quand je ne savais pas comment parler à ceux qui me faisaient face. En attendant, je ne comprenais pas ce qu'il disait. Je me penchais vers lui dans l'espoir de comprendre. Une mèche glissa sur mon épaule avant de venir se loger devant mon visage. Je me relevais, au moment où il disait que ses blessures se soigneraient seules. J'allais lui répondre qu'il fallait quand même désinfecter mais il était parti. Chercher ses affaires, probablement.

Il revint, passa à côté de moi sans me regarder, m'adressant un simple au revoir d'une voix timide. Je soupirai, avant d'attraper sa main.

- Attends-moi, on va rentrer ensemble.

Que ce soit feint ou réel, la timidité des autres avaient toujours fait tomber les barrières que je créais pour me protéger. Je lâchais sa main, simplement parce que j'avais juste voulu l'arrêter pour qu'il m'attende. Je calai ma serviette et ma trousse entre mes genoux, refis rapidement mon chignon et revint à ses côtés, mes affaires sous le bras. Le vent me soufflait que j'étais bien imprudente. Mais j'avais l'impression que je ne craignais plus rien.

Je levai mon visage vers le ciel, apercevant les étoiles. Malgré la luminosité presque effrayante de la lune, elles étaient facilement décelables pour les habitués des astres. Nous marchions, et seul le bruit de nos pas rompaient le silence. Je ne savais pas trop quoi dire, et je me contentais d'avancer en regardant le ciel. Au bout d'un moment, je tentais quand même de dire quelque chose.

- Thake ?

La vérité, c'est que j'aurai dû réfléchir à une question avant. L'interpellation me sembla résonner longtemps dans l'air. Je savais bien que je n'étais pas spontanée, pourtant ! Je n'aurais pas dû parler. Je baissai donc la tête, désespérée de moi-même.

Elle s'était mise à marcher à côté de moi. Nos pas étaient las, et mes pieds à moi trainaient sur le sol. J'étais entre la frustration, le dégout, la honte, le regret et le désir. Je ne savais que faire, je ne savais que penser, et ça avait toujours été comme tel. J'étais maladroit, c'était dans ma nature, de même que de ne pas savoir comment approcher les gens. Mais cette fille là, elle n'était pas comme toutes les autres sur qui j'avais pu passer. Premièrement elle m'avait repoussé, elle avait contré ma fierté, ma confiance, et puis, elle était tellement plus intelligente que ces cruches qui me souriaient bêtement sans se douter que ce ne serait que l'histoire d'une nuit.
Âsa avait tenté de me parler, en m'appelant par mon nom, mais je savais bien qu'après ce silence de seulement quelques secondes qui me parût être une éternité, rien d'autre que le dégout et l'incertitude ne traversaient son esprit. Je soupirais légèrement.

- Il n'y a rien à dire, je suis en tors. Je n'ai jamais été doué en approche, encore moins avec les filles, pour qui j'ai l'habitude de laisser le lendemain d'une nuit. La vérité c'est que j'ai peur des gens, alors je ne veux pas m'y attacher, et j'ai tellement confiance en moi habituellement, et puis là... Je ne sais pas...

Dans le fond, je voulais vraiment me faire des amis, être quelqu'un de stable, la terre, ça ne me correspondait pas vraiment, pas à ce qui ressortait de moi, en tous cas. A ce moment là, Âsa devait voir en moi le plus gros connard des garçons qui pouvait exister. C'était peut-être vrai après tout. J'avais décroché mes yeux du sol pour la regarder elle, le regard à la fois triste et suppliant.

- Il se fait tard, je vais te raccompagner à ta chambre, si tu le veux bien..

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» Pour se mettre dans le bain, quoi de mieux qu'un bon petit RP ? ^o^
» Cathleen, une lune brillante ♣ [En cours ~]